En Suisse, la loi encadre strictement les questions autorisées en entretien d'embauche afin de garantir un processus équitable et respectueux de la vie privée des candidats. Voici un tour d'horizon des questions qu'il convient d'éviter ainsi que des bonnes pratiques à adopter pour mener un entretien efficace et conforme aux exigences légales.
Les questions à éviter et leurs implications
La vie privée du candidat
Parmi les thèmes les plus sensibles, les questions portant sur la vie privée des candidats figurent en tête de liste. Demander à un candidat s'il est marié, s'il a des enfants ou s'il prévoit d'en avoir dans un avenir proche est non seulement inapproprié, mais peut également conduire à des accusations de discrimination.
En Suisse, la situation familiale ne peut en aucun cas constituer un critère de recrutement. Chaque individu doit être évalué uniquement sur ses compétences et sa capacité à occuper le poste.
L'âge
L'âge est un autre facteur qui ne devrait pas être abordé de manière directe. Questionner un candidat sur son année de naissance ou sur la date d'obtention de son diplôme peut sous-entendre une préférence pour une tranche d'âge particulière, ce qui est contraire aux principes d'égalité des chances.
La loi suisse protège les travailleurs contre toute discrimination fondée sur l'âge, et les entreprises sont encouragées à valoriser l'expérience et les compétences plutôt que des critères personnels.
Les convictions politiques ou religieuses
Les convictions religieuses et politiques relèvent également de la sphère privée et n'ont pas leur place dans un entretien d'embauche. Interroger un candidat sur ses croyances ou sur son engagement politique peut engendrer un climat de méfiance et biaiser le processus de recrutement.
Les entreprises doivent respecter la liberté de conscience et veiller à ne pas poser de questions susceptibles de porter atteinte aux droits fondamentaux du candidat.
Les informations privées du candidat
L'orientation sexuelle ne doit en aucun cas faire l'objet de questionnements. Demander à un candidat s'il est en couple, avec qui il vit ou s'il prévoit un mariage est une intrusion manifeste dans sa vie personnelle.
De la même manière, les questions relatives à la santé et au handicap sont à proscrire, sauf si elles ont un lien direct avec les missions du poste. Si des aménagements spécifiques sont nécessaires, il est préférable d'aborder la question de manière générale et bienveillante, en demandant par exemple au candidat s'il a besoin d'un équipement particulier pour exercer ses fonctions.
D'autres thèmes, tels que l'appartenance syndicale, les antécédents judiciaires ou la situation financière, sont également à manier avec précaution. En Suisse, il est interdit de refuser un emploi en raison de l'engagement syndical d'un candidat. Quant aux antécédents judiciaires, ils ne peuvent être abordés que si le poste le justifie (par exemple, pour des emplois impliquant la gestion de fonds). Enfin, la situation financière d'un candidat, y compris ses dettes ou son statut de propriétaire, n'a aucune incidence sur ses capacités professionnelles et ne doit donc pas être prise en compte dans le cadre d'un recrutement.
Les bonnes pratiques pour un entretien d'embauche conforme et efficace
Pour garantir un entretien d'embauche respectueux et en accord avec les normes suisses, il est essentiel d'adopter une approche basée sur les compétences et l'expérience. Les questions de l’entrevue doivent être formulées de manière à évaluer la capacité du candidat à remplir les missions du poste sans tomber dans des considérations personnelles.
Plutôt que de s'intéresser à la situation familiale, il est plus pertinent de demander au candidat comment il gère son organisation au travail ou comment il envisage son évolution professionnelle.
L'utilisation de guides d'entretien structurés est une excellente manière d'assurer une équité de traitement entre tous les candidats. En préparant en amont une série de questions objectives et en s'assurant qu'elles sont directement liées aux exigences du poste, les recruteurs peuvent éviter les dérives et garantir un processus transparent et professionnel.
De plus, une communication bienveillante et un climat de confiance favorisent un échange plus authentique, permettant ainsi aux candidats de se présenter sous leur meilleur jour sans se sentir jugés sur des critères non professionnels.
Un entretien d'embauche bien mené repose sur une évaluation objective des compétences et de l'adéquation du candidat avec le poste. Poser des questions intrusives ou discriminatoires peut non seulement nuire à la réputation de l'entreprise, mais également entraîner des conséquences légales. En se concentrant sur les critères professionnels et en adoptant une approche éthique, les recruteurs peuvent s'assurer de mener des entretiens respectueux et conformes à la législation suisse, tout en attirant les meilleurs talents.
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