La lettre de motivation a longtemps été un passage obligé pour toute personne souhaitant postuler à un emploi. Mais à l’heure où les recrutements se digitalisent, où les candidatures se multiplient sur les plateformes en ligne et où les recruteurs disposent de moins de temps pour analyser chaque profil, une question se pose légitimement : la lettre de motivation est-elle encore nécessaire ? En Suisse, les pratiques évoluent, mais certaines réalités du marché de l’emploi maintiennent cet exercice dans la course.

07 avril 2025 • FED Group • 1 min

Une pratique en perte de vitesse, mais pas encore dépassée

Il est indéniable que le rôle de la lettre de motivation a changé ces dernières années. Avec la montée en puissance de plateformes telles que LinkedIn, les candidatures sont devenues plus rapides, plus directes, parfois même automatisées. Dans de nombreux cas, un simple CV accompagné d’un message court ou d’un profil en ligne suffit à engager un premier échange avec un recruteur. Certaines entreprises, notamment dans les secteurs du numérique, de la vente ou du marketing, ne demandent même plus systématiquement ce document. Cela reflète une réalité : la lettre de motivation est de moins en moins lue, surtout si elle est standardisée ou trop longue.

Pour autant, la disparition complète de la lettre de motivation n’est pas d’actualité. En Suisse, où le professionnalisme et la rigueur sont valorisés, ce document reste un élément apprécié lorsqu’il est bien utilisé. Ce n’est donc pas tant la lettre de motivation en elle-même qui est remise en cause, mais plutôt la manière dont elle est rédigée et à quel moment elle est pertinente.

Elle reste essentielle dans certains contextes

Malgré cette évolution, plusieurs situations continuent de justifier la rédaction d’une lettre de motivation soignée. C’est notamment le cas dans les secteurs où les processus de recrutement sont plus traditionnels ou formels, comme la finance, l’administration publique, l’enseignement ou encore certaines fonctions techniques ou scientifiques. Dans ces environnements, une lettre de motivation bien construite permet de démontrer non seulement une motivation réelle, mais aussi une capacité à structurer sa pensée et à se projeter dans un poste.

Elle est également particulièrement utile lorsqu’un candidat effectue une reconversion professionnelle, lorsqu’il postule à un poste pour lequel il n’a pas toutes les compétences requises ou lorsqu’il envoie une candidature spontanée. Dans ces cas précis, le CV ne suffit pas à expliquer la démarche ; la lettre devient alors un outil stratégique pour contextualiser la candidature, donner du sens à un parcours atypique ou souligner une forte adéquation avec la culture de l’entreprise.

Une lettre qui doit évoluer avec son temps

Si la lettre de motivation continue à jouer un rôle dans certains recrutements, elle doit toutefois répondre aux attentes actuelles des recruteurs. Finies les formules toutes faites ou les longues déclarations creuses. En Suisse romande, les recruteurs recherchent des lettres claires, directes, bien structurées et surtout personnalisées.

Une bonne lettre de motivation ne dépasse pas une page et se compose idéalement de trois à quatre paragraphes. Elle commence par une introduction qui précise le poste visé et le contexte de la candidature, puis enchaîne sur les raisons pour lesquelles le candidat est un bon choix pour ce poste, en lien avec ses compétences, ses expériences et sa compréhension des enjeux de l’entreprise. Elle se termine par un paragraphe de conclusion, dans lequel le candidat exprime sa disponibilité pour un entretien et sa motivation à rejoindre l’entreprise.

L’objectif n’est plus d’en dire le plus possible, mais d’en dire juste assez, de manière authentique, ciblée et engageante. Une lettre bien pensée ne remplit pas un simple devoir de forme : elle raconte une histoire, elle crée un lien, elle donne envie de rencontrer la personne derrière le CV.

Lettre ou pas lettre : comment faire le bon choix ?

La décision de joindre ou non une lettre de motivation dépend donc fortement du contexte. Si l’annonce précise qu’une lettre est attendue, il est impératif d’en rédiger une. Si aucune mention n’est faite, tout dépend du secteur, du poste et de la stratégie du candidat. Lorsque le CV parle de lui-même et que le canal de candidature est informel (comme une approche sur LinkedIn ou une candidature via un formulaire simplifié), il est parfois possible de s’en passer. En revanche, si le candidat souhaite se démarquer, contextualiser son parcours ou témoigner d’un réel intérêt pour l’entreprise, il a tout à gagner à rédiger quelques lignes convaincantes.

Dans tous les cas, il est préférable de disposer d’une lettre de motivation de qualité, prête à être adaptée, que de risquer de passer à côté d’une opportunité pour avoir négligé cette étape.

Une opportunité plus qu’une formalité

La lettre de motivation, bien que remise en question, n’est pas morte. En Suisse, elle conserve une valeur ajoutée dans de nombreuses situations, à condition d’être utilisée avec intelligence. Plus qu’une contrainte, elle peut devenir une véritable opportunité pour affiner son discours, clarifier son projet professionnel et montrer que l’on a pris le temps de comprendre les attentes d’un employeur. Rédiger une lettre de motivation ne signifie pas suivre une tradition dépassée, mais s’offrir une chance supplémentaire de convaincre.

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